A l’âge treize ans, ils inscrit dans une école primaire de Douala. C’est un garçon vaillant et intelligent à tel point qu’il attire l’attention d’un commerçant allemand auprès de qui il accompagne régulièrement son père vendre des produits agricoles. Après plusieurs tentatives, vaines, ce commerçant finit par persuader Mbange Tchoge de laisser son fils suivre une formation professionnelle en Allemagne. C’est ainsi qu’à l’âge de quinze ans, Kwa Bange embarque pour l’Allemagne ; nous sommes au mois d’août 1888. Le jeune homme n’est pas seul, il est accompagné de son cousin Mpondo a Dika Mpondo seize ans et Timba douze ans. Kwa Bange pour apprendre le métier de boulanger, le plus âgé le métier de cordonnier et le plus jeune celui de commerçant.
Arrivés en Allemagne, les jeunes gens une famille d’accueil les inscrit au couvent bénédictin Sankt-Ottilien en Haute Bavière afin qu’ils puissent y suivre une formation professionnelle. Les apprentis se montrent très admiratifs des moines, ils se laissent progressivement par la prière quotidienne des Laudes, des Vêpres, de l’Angélus et aussi de la célébration eucharistique. Ils vont rapidement maitriser les rudiments de la langues allemande. Kwa Bange sera le premier à demander à recevoir le sacrement de baptême, le Père Andreas Amrhein l’introduit au catéchuménat en septembre 1888, ile recevra le sacrement d’initiation chrétienne le 0§ janvier 1889 lors de la fête de l’Epiphanie à l’église paroissiale d’Eresing. A cette occasion, il adjoint quatre prénoms à son patronyme, en reconnaissance de ceux des personnes qui l’auront accompagnés dans son cheminement. Kwa Bange se prénomme désormais Andréas Ludwig Johan Maria ; respectivement : Amrehein qui a enseigné le catéchisme, Windthorts, son parrain, Nepomuk et encore Windthorts, enfin Mgr Guidi prélat qui aura conféré les sacrements. Maria en signe de dévotion envers Marie la Mère de Jésus. Le jeune Kwa Bange manifeste ainsi une gratitude envers ses bienfaiteurs. Il va rentrer ensuite au Cameroun ou il vivra une vie épanouie non sans épreuves dans le mariage. En effet, le 06 janvier 1892 à Marienberg il célèbre son mariage religieux avec Marie Kingue Disso Tanga qui n’est pas de sa lignée comme il est de coutume ; ce qui va provoquer des conflits ouverts ou larvés auxquels il devra faire face.
A cela s’ajoute des tensions interconfessionnelles. Son épouse est protestante de confession baptiste. Compte tenu des préjugés (propagateurs de la stérilité) que les protestants développent envers les catholiques Kwa Bange réalise un réel exploit.
Enfin de leur mariage seize des dix-neuf enfants meurent du vivant du couple « signe » par excellence de malédiction dans ce contexte socioculturel. A qui la faute ? Parce qu’un de telles circonstances, il y a un responsable, il faut trouver le bouc émissaire. «un esprit maléfique » agit à travers la femme. Il faut se débarrasser d’elle : le spectre du divorce est omniprésent !!! Kwa Bange résiste tant bien à la tempête. il reste fidèle. Parmi les trois survivants de leur progéniture, Benoît Bange né le 21 mars 1907 et décédé le 05 décembre 1979, est devenu le premier diacre permanent de l’Eglise catholique du Cameroun. De ce dernier, l’arrière –petit fils Timba Majoré Louis, commentant les notes intime de son illustre aïeul dit : « il se préoccupait du bien-être de tous les membres de sa famille, d plus petit au plus grand, exprimant ses émotions par rapport aux évènementsheureux ou malheureux que ceux-ci vivaient et contribuait à la résolution de leurs problème. Mais cette préoccupation s’étendait également à tous ceux de son village et même au-delà, dans d’autres clans »